Président serbe: l’adhésion à l’Otan «sèmerait la discorde» dans le pays

L’adhésion à l’Otan serait contraire à la volonté de 75 % des Serbes, estime le Premier ministre et le Président élu du pays Aleksandar Vucic.

La Serbie pourrait résoudre une grande partie de ses problèmes en rejoignant l’Otan, mais l’adhésion serait contraire à la volonté de 75 % des Serbes, a déclaré Aleksandar Vucic au cours d’une conférence donnée à la faculté de sécurité de l’Université de Belgrade.

Selon lui, le pays se fixe pour objectif de conserver la neutralité militaire et de bonnes relations avec la Russie et la Chine, ainsi que d’adhérer à l’Union européenne. Il a noté que certaines de ses décisions, notamment celle portant sur les mesures de stabilisation fiscale, avaient provoqué l’opposition de 95 % de la population, mais qu’il s’agissait néanmoins des choses incomparables.

« La décision sur l’adhésion à l’Otan sèmerait une profonde discorde au sein de la société dont les conséquences seraient ressenties pendant des décennies », estime Aleksandar Vucic.

Mitar Kovac, professeur de l’Académie militaire de Belgrade et général à la retraite, a confié à Sputnik que selon certains sondages environ 80 % des Serbes s’opposaient à l’adhésion à l’Otan.

« L’Alliance est la source des principaux problèmes de la Serbie depuis les années 1990 jusqu’à nos jours. 250 000 Serbes ont été chassés de Croatie avec la bénédiction et l’assistance de l’Otan, au premier chef de l’Allemagne et des États-Unis. En 1999, le Kosovo a été occupé suite aux bombardements insensés de la Yougoslavie… L’Otan continue de soutenir le pseudo-État du Kosovo et dirige la création de l’armée de cet État autoproclamé. C’est pourquoi je pense qu’au lieu de résoudre les problèmes, l’adhésion à l’Otan en créerait de nouveaux, en Serbie et sur tous les territoires où vivent des Serbes », a signalé M. Kovac.

Selon lui, partout, et pas seulement dans les Balkans, la méthode de l’Otan consiste à créer d’abord un problème pour offrir ensuite ses services en vue de le résoudre.
« On réalise d’abord un scénario de désintégration, puis on impose un nouveau système de valeurs », conclut l’expert.

source : fr.sputniknews.com

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